DONNER DU PAIN AUX OISEAUX SAUVAGES? JAMAIS!

Qui n'aime pas nourrir les oiseaux sauvages quand l'occasion se présente? Les oiseaux sont extrêmement agréables à nourrir : ils volent, se déplacent en flopées, se disputent entre eux les miettes, s'approchent, de moins en moins craintifs, pour quêter les gâteries que vous leur offrez.

Dans les espaces publics, quelques espèces d'oiseaux sont couramment nourries par les gens, les principales étant les canards, les bernaches et les goélands. Mais toutes espèces confondues, les oiseaux partagent les mêmes exigences et restrictions sur le plan nutritif. Certains produits leur sont nocifs. Le pain est de ceux-là.

Saviez-vous que nourrir les oiseaux, bien que de manière intentionnée, pouvait en fait leur être nuisible? Saviez-vous que leur offrir du pain, bien que de manière innocente, peut leur être mortel? C'est la triste réalité qui se cache derrière une activité inoffensive en apparence. Voilà pourquoi nous voulons vous aider à offrir aux oiseaux ce qu’il y a de plus sécuritaire. Le pain est à proscrire!

Avant de sombrer dans la sinistrose, commençons par une note semi-positive : le pain n'est pas toxique pour les oiseaux. De nombreux animaux ont des besoins alimentaires très différents de ceux des humains, et les aliments qui nous conviennent sont souvent toxiques, voire mortels, pour eux. Par exemple, les chiens ne peuvent tout simplement pas manger de raisins et de raisins secs, car cela entraîne souvent des lésions rénales catastrophiques, voire leur mort.

Ce n'est pas le cas des oiseaux. Vous pouvez donc vous rassurer en sachant que vous ne les empoisonnez pas. Malheureusement, même si elle n'est pas nocive en soi, la consommation excessive de pain peut avoir des conséquences importantes à long terme. Les points suivants illustrent les conséquences possibles de sa consommation.

Le pain est avant tout composé de « glucides vides ». En d'autres termes, il est très riche en glucides. Mais il n'offre pas grand-chose sur le plan nutritionnel. C'est un problème, car il remplit rapidement les petits ventres des oiseaux sauvages, les laissant bien rassasiés, mais sans les nutriments dont ils ont réellement besoin.

En d'autres termes, le pain est essentiellement de la malbouffe pour les oiseaux.

Que se passe-t-il quand on est rassasié? On ne mange pas, bien sûr. Lorsque les oiseaux mangent trop de pain, ils sont rassasiés pendant un bon moment et ils ne mangent pas les éléments dont ils ont besoin pour se maintenir en santé. Ce n'est peut-être pas un gros problème quand l’appétit revient et qu'ils ont accès à de bons aliments. Mais s'ils se trouvent dans un environnement où les humains sont toujours là pour les nourrir, cela peut créer une boucle de rétroaction négative qui entraîne un cycle continu de malnutrition. Lequel peut finir par leur être fatal.

Saviez-vous qu'en gavant de pain les oiseaux, ce sont souvent les oisillons qui en souffrent le plus?

Tout d'abord, la malnutrition concerne aussi bien les poussins et les canetons que leurs « parents ». Mais l'effet est amplifié, car la santé des oisillons dépend davantage d'une alimentation nécessaire à leur croissance. En donnant du pain aux petits oiseaux, vous inhibez leur croissance et les désavantagez.

De plus, les oisillons n'apprendront pas à se nourrir de manière autonome s'ils dépendent toujours de l'aide des humains. Les oiseaux sauvages doivent apprendre à chercher eux-mêmes leur nourriture, d'autant plus que la plupart des espèces sont migratrices et ne resteront pas au même endroit toute leur vie. D'une manière ou d'une autre, ils finiront par devoir trouver leur propre nourriture. En leur donnant du pain, vous les privez peut-être de l'expérience d'apprentissage nécessaire à leur survie.

Vous ne vous en rendrez jamais mieux compte qu’en nourrissant un seul goéland. C'est comme une horloge : vous nourrissez un goéland, un jeunot, alors qu'il n'y en a apparemment pas d'autres à des kilomètres à la ronde. Voilà qu’en l'espace de quelques minutes, vous vous retrouvez avec une flopée d’une cinquantaine de goélands venus de nulle part.

En effet, les oiseaux semblent avoir un don inné de savoir quand l'un de leurs congénères se régale.

C'est pour cette raison que l'alimentation au pain peut entraîner une surpopulation. Les humains prennent plaisir à partager leur pain avec les oiseaux. Et dans l’espace public, cette habitude fait boule de neige.

Les oiseaux ne sont pas idiots et ils s'en rendent très vite compte. Ils feront leurs petits dans ce « paradis culinaire gratuit ». Et vous créerez un problème de surpopulation d'oiseaux. Cela peut bien sûr avoir des effets néfastes sur l'écosystème local.

Un dernier problème avec le pain : il est terriblement efficace pour propager des maladies parmi la faune locale, et ce, de trois différentes façons :

1. Défécation accrue : Les oiseaux qui mangent du pain de façon excessive défèquent plus souvent.  Les fientes des oiseaux contiennent beaucoup de bactéries, sources potentielles d’une variété de maladies. Et comme les oiseaux volent, leurs fientes se répandent. Les humains, les animaux et les autres oiseaux peuvent potentiellement en récolter les conséquences négatives.

2. Moisissures : Les canards, les bernaches et les goélands sont les bénéficiaires habituels des distributions de pain. Ces oiseaux ont tendance à se rassembler dans des zones riches en eau. Or, tous les pains ne sont pas ingérés lorsque les oiseaux sont nourris. Une bonne partie reste au sol et devient humide et détrempée. C'est une recette rapide pour le développement de moisissures. Ces restes de pain seront inévitablement retrouvés plus tard, soit par un oiseau, soit par un rongeur.  De là, propagation d’infections.

3. Maladies : Le pain non consommé attire donc les espèces nuisibles de tous genres qui finissent par propager des maladies. La menace est réelle. N'oublions pas qu’historiquement la peste noire a été propagée principalement par les rats.

Chez Armstrong, nous avons consacré notre vie à l'étude des besoins alimentaires des oiseaux, toutes espèces confondues.

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